Source : www.lemonde.fr, 19/12/2009


Après 12 jours de sommet, le bilan du sommet de Copenhague sur le climat est peu reluisant : un accord non contraignant qui n'est pas signé par tous les pays, obtenu par des négociations de couloirs.


Un accord sans ambition... et sans contraintes.
Le principal échec de Copenhague est l'accord obtenu par les Etats-Unis et la Chine lors de discussions parallèles. Un document non contraignant bien en deçà de volontés affichées. Son contenu est loin d'être à la hauteur des attentes que la conférence avait soulevées: s'il affirme la nécessité de limiter le réchauffement planétaire à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, le texte ne comporte aucun engagement chiffré de réduction des émissions de gaz à effet de serre, se contentant de prôner la "coopération" pour atteindre un pic des émissions "aussi tôt que possible".


Des négociations dans la confusion. Surtout, la fin du sommet a été ternie par le cadre flou des négociations. Alors que Barack Obama et Nicolas Sarkozy annonçaient un accord dès vendredi soir, de nombreux pays affirmaient ne pas avoir été tenus au courant. Une plénière s'est tenue toute la nuit dans la pagaille, animée par un premier ministre danois dépassé, alors que les chefs d'Etat étaient déjà repartis. Après des heures d'invectives et de tensions, la convention a finalement "pris note" de l'accord. Ce qui ne l'entérine pas formellement, mais pourrait permettre son application. Certains pays, comme le Venezuela ou Cuba, ont annoncé leur intention de ne pas le signer. Mais l'échec de ces négociations était prévisible, tant la semaine précédente avait été agitée.


Le poids de la Chine et des Etats-Unis. La négociation de Copenhague a mis en lumière le rôle incontournable des deus pays les plus pollueurs de la planète. Le "G2" a fait la négociation, sans que les Européens ou les pays en développement aient vraiment leur mot à dire. Les tensions entre les deux pays ont été très vives, mais leurs intérêts contradictoires ont conduit à une alliance objective pour préserver leur souveraineté. Les deux pays échappent ainsi à tout objectif contraignant. La Chine s'est notamment opposée à la mise en place de mesures de vérification de l'application de l'accord.


La déception de Nicolas Sarkozy. Le président français s'est beaucoup investi dans le sommet, et il a vite conclu, vendredi, que "le meilleur accord possible avait été trouvé". Mais, en coulisses, il ne cachait pas sa déception : il avait fait d'un accord contraignant son cheval de bataille. "Cela n'a pas été possible" a-t-il concédé. Sa mise en scène vendredi soir, destinée à montrer sa détermination, ne masque pas l'effacement des Européens dans la dernière phase des négociations.

 

"Un échec lamentable", pour les écologistes. En France, comme partout ailleurs dans le monde, associations et partis écologistes sont unanimes : cet accord ne va pas assez loin. Certains, comme les Verts français, estiment qu'il s'agit d'un "lamentable fiasco". Nicolas Hulot se dit "consterné". Le réseau international des Amis de la terre se dit "écoeuré de l'incapacité des pays riches à s'engager".

« Le bilan décevant du sommet de Copenhague (Le Monde)

Le bilan décevant du sommet de Copenhague (Le Monde)

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