Des Japonais regardent des indices de la Bourse de Tokyo, le 30 septembre 2008.

Le rejet du plan Paulson a fait plonger la Bourse de New York, qui a perdu 6,71 % en clôture, soit une perte jamais vue de près de 800 points. Les Bourses d'Asie-Pacifique ont subi à leur tour de lourdes pertes mardi. A la mi-séance, la Bourse de Tokyo plongeait de 4,64 % et celle de Sydney de 3,40 %. A l'ouverture, Hongkong dévissait de 5,59 % et Taïpeh de 6,16 %.

 

Après New York lundi soir et les places asiatiques mardi matin, le coup de froid gagne les Bourses européennes. A Paris, le CAC 40 a perdu 1,99 % à 3 874,80 points à l'ouverture. A Londres, le Footsie-100 a ouvert en baisse de 0,71 % à 4 784,53 points, à Francfort, le DAX a dévissé de 1,36 % a 5 728,30 points. Les deux Bourses de Moscou, le RTS et le Micex, ont suspendu les échanges dès l'ouverture mardi sur ordre du régulateur financier, ont indiqué leurs porte-parole respectifs.

L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance de mardi sur une chute de 4,12 %, tout en limitant légèrement les dégâts en fin de séance grâce à quelques achats opportunistes. A la clôture, l'indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes a plongé de 483,75 points à 11 259,86 points, son plus bas niveau en plus de trois ans. Il a perdu jusqu'à 4,96 % dans la matinée. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part reculé de 40,46 points (- 3,59 %) à 1 087,41 points. A l'ouverture, Hongkong dévissait de 5,59 % et Taïpeh de 6,16 %.

Le rejet du plan a choqué les investisseurs asiatiques, a expliqué Hiroichi Nishi, chef du service courtage chez Nikko Cordial Securities, selon qui "le marché se demande désormais quand il touchera le fond".

 

"IL FAUT QUE QUELQUE CHOSE SOIT FAIT"

La suite du processus est incertaine. Le président George W. Bush, qui s'est dit "déçu" de la décision des députés, a annoncé qu'il allait travailler "avec les membres du Congrès et leurs chefs de file sur la manière de progresser", tout en prédisant que les parlementaires finiraient par adopter le plan.

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a estimé que le rejet du plan "ne peut rester en l'état" et qu'il faut "aller de l'avant".

"Nous devons travailler aussi vite que possible. Il faut que quelque chose soit fait", a déclaré M. Paulson après avoir rencontré le président Bush à la Maison Blanche. "L'enjeu est trop important pour que l'on se permette d'échouer", a-t-il ajouté après avoir fait référence à "la tension sur les marchés financiers partout dans le monde".

Un nouveau scrutin éventuel ne devait en tout état de cause pas intervenir avant jeudi, le Congrès étant théoriquement fermé mardi et mercredi pour cause de Nouvel An juif.

 

LES BANQUES DE PLUS EN PLUS TOUCHÉES

Après le sauvetage public ce week-end du groupe belgo-néerlandais Fortis, la liste des victimes de cette pénurie de liquidités s'est allongée parmi les banques.

La quatrième banque américaine, Wachovia, a dû être rachetée dans l'urgence par Citigroup, sous l'égide des pouvoirs publics américains. Sa disparition vient s'ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au renflouement d'AIG.

Au Royaume-Uni, dont le premier ministre, Gordon Brown, a qualifié de "très décevant" le vote au Congrès américain, le gouvernement a décidé de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander.

Après Fortis, nationalisé par les Etats belge, néerlandais et luxembourgeois, c'est la banque franco-belge Dexia qui a focalisé l'attention. Son action a plongé de 28,50 % à 7,20 euros à la Bourse de Paris.

Le président français, Nicolas Sarkozy, doit réunir mardi matin les dirigeants des principales banques et compagnies d'assurances françaises pour évoquer leur situation.

En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d'euros garantie pour l'essentiel par l'Etat.

En Russie, le premier ministre, Vladimir Poutine, a annoncé la mise en place prochaine de mesures de soutien aux banques.

 

DES MILLIARDS INJECTÉS PAR LES BANQUES CENTRALES

Les Bourses européennes ont subi de lourdes pertes lundi : plus de 4 % de baisse à Francfort, plus de 5 % à Londres et Paris, environ 8 % à Bruxelles, Vienne et Oslo et près de 9 % à Amsterdam. Dublin a dévissé de près de 13 %.

Les banques centrales continuaient à dépenser des centaines de milliards de dollars pour éviter un blocage total du système financier. La Banque du Japon a encore injecté 13 milliards d'euros dans le marché bancaire, intervenant pour la dixième journée ouvrable consécutive.

La Réserve fédérale américaine a doublé, lundi, à 620 milliards de dollars les lignes de crédit qu'elle accorde aux autres banques centrales pour leur permettre de faire des prêts en dollars. La Banque centrale européenne a annoncé qu'elle prêtait 120 milliards d'euros aux banques commerciales pour une durée de vingt-huit jours

 

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