Le ministère de l’Education nationale a décidé de réduire le nombre de classe de 6ème bi-langues anglais/allemand et anglais/espagnol dans les collèges à partir de la rentrée de septembre 2016.

Selon la réforme annoncée, 95% des classes bilangues seraient supprimées dans l’académie de Caen, ce qui en ferait l’académie de France la plus touchée, alors qu’elles seraient maintenues à 100% à Paris. Sur l’ensemble de la Normandie, le nombre de ces classes passerait de 190 à 33.

 Je condamne avec la plus grande fermeté cette réforme de la carte des langues qui s’inscrit dans le cadre de la réforme des collèges. Elle est inacceptable tant sur le fond que sur la forme car elle remet en cause le principe intangible d’égalité républicaine des Français devant l’éducation. Avec cette réforme, l’Etat républicain ne garantira plus les mêmes conditions de réussite des collégiens sur l’ensemble du territoire. Tous les collégiens n’auront pas les mêmes chances de réussite, qu’ils habitent à Paris ou en province.

Cette réforme s’avère d’autant plus inégalitaire qu’elle ne fera que renforcer la fracture entre les régions dotées de classes bilangues et celles qui n’en sont pas pourvues. Supprimer les classes bilangues revient à niveler l’éducation par le bas car on interdira à ceux qui le souhaitent de suivre un enseignement de langues vivantes ambitieux permettant d’atteindre le même niveau dans deux langues étrangères.

Or, la maîtrise des langues étrangères est essentielle en Normandie. Les liens historiques qui ont été tissés entre notre Région et l’Allemagne sont très solidement ancrés. Cette réforme pénaliserait les très nombreux partenariats que les établissements scolaires et les communes de l’académie de Caen entretiennent depuis tant d’années avec leurs homologues allemands.

L’apprentissage de plusieurs langues étrangères est par ailleurs un atout considérable pour l’avenir professionnel de nos jeunes ; il a permis à de nombreux jeunes de gravir les échelons de la réussite sociale et d’envisager une carrière professionnelle à l’étranger. Dans le contexte de l’ouverture des échanges vers l’Europe et l’international, l’insertion professionnelle de nos jeunes repose plus que jamais sur la maîtrise de plusieurs langues étrangères. Il faut rappeler que les classes bilangues mises en place dans les quartiers prioritaires ont permis de favoriser une mixité sociale dans les établissements.

Je demande le maintien des sections bilangues dans les académies de Caen et de Rouen, comme dans l’académie de Paris, au nom de l’égalité, principe fondateur de la République française.

Pour terminer, je trouve inacceptable que les anciens dirigeants locaux de l’Education nationale aient pu cautionner cette politique aberrante dans notre académie. Je demande solennellement au recteur de Caen M. Philippe-Pierre CABOURDIN et au nouveau directeur académique M. Mathias BOUVIER, de revoir les fermetures envisagées des classes bilangues dans l’académie.

Cette réforme relève purement d’un scandale idéologique qui peut être considéré comme une régression pédagogique jamais entreprise jusqu’à présent dans le domaine de l’éducation nationale.

 

Rodolphe THOMAS

Maire d’Hérouville Saint-Clair

Vice-président de la Région Normandie

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La réforme de la carte des langues, proposée par le gouvernement, remet en cause le principe républicain d’égalité des Français devant l’éducation

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