François Bayrou veut réapprendre à la France comment produire.
Devant une assemblée large et chaleureuse, François Bayrou veut tirer le fruit de ses expériences passées de ministre et de candidat. « 2012 n'aura rien à voir avec les deux campagnes précédentes, promet-il. J'ai évolué, je suis plus rassembleur. Les êtres humains sont comme les arbres : le temps des fruits est arrivé. »
Le président du MoDem a fait sien le thème choisi, cette année, par les Semaines sociales - « La démocratie, une idée neuve » - et en a développé les quatre exigences : prendre en charge la nécessité (nourriture, eau, logement, éducation) ; défendre la laïcité et la liberté ; défendre la souveraineté, tant pour le citoyen que pour les États en « refondant l'Union européenne autour d'une véritable démarche communautaire ».
« En 2007, rappelle-t-il, j'avais axé ma campagne sur l'urgence à traiter le déficit et la dette nationale. L'effondrement vient du fait que ces avertissements n'ont pas été écoutés. Il faut organiser le sursaut, comme l'Allemagne l'a fait entre 2004 et 2009. C'est possible, au prix d'un effort plus lourd que celui de la reconstruction de la France à la Libération. Il faut se mobiliser, être responsable, joindre nos forces au lieu de les diviser. »
De la main, François Bayrou balaie le projet de candidature d'Hervé Morin, candidat du Nouveau Centre et renvoie dos à dos le président sortant, Nicolas Sarkozy, et le candidat du Parti socialiste, François Hollande, le premier pour ses « échecs et insuffisances », le second pour son « programme irréalisable ».
« Ma campagne sera sobre et économe, promet-il, elle commencera par un message aux Français entre le 5 et le 8 décembre, puis par un meeting festif, chez moi, à Pau, le week-end suivant. J'irai partout en France et, bien sûr, dans l'Ouest où il y a beaucoup de personnes avec qui nous défendons des idées communes (NDLR : il y a recueilli près de 25 % des voix, en 2007). J'aurai deux objectifs : parler simplement pour que tout le monde comprenne les enjeux, la crise et aussi l'avenir et réapprendre à la France comment produire ce dont elle a besoin pour être maître de son destin. »
Frédérique JOURDAA.
Journal Ouest-France du lundi 28 novembre 2011