Philippe Villalon , patron des restaurateurs. (PHOTOPQR/« OUEST FRANCE »/J.-Y. DESFOUX.)A-t-il laissé une grosse ardoise à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) du Calvados ? Philippe Villalon, président de ce syndicat professionnel fort de 700 adhérents chez les hôteliers et restaurateurs du département normand depuis neuf ans, mais surtout patron de la Fédération nationale de la restauration française, est désormais dans le collimateur de la justice.
Cet ancien restaurateur est en effet au coeur d’une enquête préliminaire confiée à la brigade financière de la police judiciaire de Caen (Calvados).
L’histoire remonte à fin octobre. Sept professionnels de l’Umih portent plainte pour « pour abus de confiance ». Ils prétendent que « des cotisations (NDLR : entre 200 et 900 € selon l’importance des établissements) ont été encaissées sur un compte privé ». Ils avancent également que l’union a fait l’objet « de retraits d’espèces et de remboursements de frais non justifiés ». Et ce, sur plusieurs années. Six des sept plaignants ont démissionné de leur poste au conseil d’administration, en mars, « après avoir découvert que des fonds de l’association avaient été déviés de leur finalité », selon leur avocate, M e Stéphanie Pérol. La plainte vise « toute personne ayant contribué à ces faits ».

« Dénonciation calomnieuse »

A la suite de l’ouverture de l’enquête, Philippe Villalon a été écarté de son poste départemental, jeudi soir, lors d’un conseil d’administration extraordinaire, où l’Umih s’est dotée « à l’unanimité » d’un nouveau président. Son successeur, un hôtelier qui est aussi l’un des plaignants, a évoqué la possibilité pour le syndicat de se porter partie civile dans cette affaire. Décoré de la Légion d’honneur en mars notamment pour son combat pour la réduction de la TVA , Philippe Villalon parle, par l’intermédiaire de son avocat, M e Jean de Mézerac, « d’une cabale et d’une manipulation nauséabonde alors que nous sommes en période électorale au niveau national ».
Il envisage de porter plainte pour « dénonciation calomnieuse ». Une infraction qui résulte « nécessairement de la décision devenue définitive d’acquittement, de relaxe ou de non-lieu, déclarant que la réalité du fait n’est pas établie », dit le Code pénal. Le nouveau bureau de l’Umih du Calvados, de son côté, affirme s’être entouré « d’un nouvel expert-comptable ».
 
Le Parisien du 15 novembre 2009
 
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C'est dans les salons de l'hôtel du Golf Royal Barrière à Deauville que Philippe Villalon (à droite) a reçu des mains de Philippe Augier (à gauche) les insignes de Chevalier de la Légion d'Honneur. Au centre, Christine Villalon.

« Le patron des restaurateurs français dans la tourmente (Le Parisien)

Le patron des restaurateurs français dans la tourmente (Le Parisien)

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