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Renault : les salariés haussent le ton à Sandouville (Le Figaro)

Les employés se sont mobilisés jeudi. Aucun véhicule n’a été produit sur le site normand.

Le climat social se dégrade chez Renault. Un millier de salariés de l’usine de Sandouville selon la police, 1 500 selon les syndicats, ont manifesté hier après-midi dans les rues du Havre pour protester contre les suppressions d’emplois dans le groupe, dont 1 000 concernent le site de Sandouville.

Tous les syndicats avaient appelé à la manifestation, qui réunissait aussi des délégations d’autres sites du groupe ainsi que des sous-traitants présents dans la région, comme Faurecia ou Plastic Omnium. « Les salariés en ont assez, nous voulons garder nos emplois. Nous souhaitons aussi que Carlos Ghosn gèle les dividendes promis aux actionnaires », a déclaré Alain Richeux, secrétaire de la CGT à Sandouville. « Nous demandons à la Région de bousculer Renault et l’État pour qu’un nouveau véhicule soit fabriqué à Sandouville », renchérit Jean-Luc Lefrançois, de la CFDT. Quelques heures plus tôt, de 5 h 30 du matin et jusqu’à environ 10 heures, des grévistes ont bloqué l’accès à la zone industrielle du Havre, provoquant d’importantes difficultés de circulation et empêchant les salariés de Renault de rejoindre leur usine.

Sandouville a connu son troisième jour de grève, mais cette fois aucun véhicule n’a été produit. Les salariés réagissaient aux mesures de chômage économique annoncées mardi par la direction. Une seule équipe sur deux produira la Laguna - dont les ventes sont très décevantes - en octobre et en novembre. Pendant cette période, la fabrication de l’Espace et de la Vel Satis sera arrêtée dix jours par mois. « Les salariés vont perdre environ un quart de leur salaire, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », estime Alain Richeux.

 

Des licenciements en Europe

 

Parallèlement, après avoir annoncé 4 000 suppressions de postes pour la maison mère de Renault le 9 septembre dernier, le constructeur a officialisé lors d’un comité de groupe européen 2 000 départs supplémentaires dans ses filiales en Europe, dont 900 pour la France. Ce plan concernera « uniquement les effectifs de structure » et « non le personnel affecté à la production », a indiqué Renault. Le groupe table essentiellement sur des départs volontaires et sur le non-remplacement des départs naturels. Mais il prévoit également des licenciements, en Italie, Grande-Bretagne et Pays-Bas (170 au total), les trois pays les plus touchés.

« Ce plan ne résout pas les problèmes de Renault et ne garantit pas l’absence d’autres plans dans le futur. La vraie question, c’est l’avenir du haut de gamme : quid des remplaçantes de l’Espace et de la Vel Satis ? Nous nous interrogeons aussi sur l’identité de la marque Renault, quand les petites voitures du groupe ont tendance à souffrir du succès des modèles low-costs, comme la Logan et la Sandero », a souligné Emmanuel Couvreur, secrétaire au comité de groupe. Il a demandé un « cadre européen pour unifier les conditions de départ des salariés des filiales de Renault et éviter les licenciements ».

 
 

 
 
 

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Renault à Sandouville

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