Chers amis,

C’est le moment heureux des vœux. Je tiens à vous dire les miens, avec affection.

Notre pays est plongé dans l’incertitude sur son avenir. Comme tous les ans, le Président de la République s’est exprimé, et comme à peu près tous les ans, sous des présidents différents, le discours avait un air de déjà vu. L’exercice est bien sûr un peu convenu : cette intervention ressemble chaque année à un catalogue, cherchant à mentionner tout le monde et donc n’impliquant réellement personne.

 

Mais le plus grave, qu’on ressentait si fortement hier, c’est que le réel en est absent.

S’il s’agit de dire que le gouvernement a beaucoup fait et qu’on est tout près du but, il y a plus de trente ans qu’on aperçoit « la lumière au bout du tunnel » !... Or les Français voient bien, dans leur vie de tous les jours, que le réel ne ressemble en rien à ce que les officiels leur décrivent. La vie dans la réalité est si éloignée des mots qu’emploient les gouvernants que le discours n’a plus de crédibilité.

Tout cela ne peut pas être corrigé à la marge. Il n’existe aucune chance que la situation change réellement sans que soient repensés l’organisation de l’action publique et le fonctionnement de notre société. L’éducation nationale, la formation professionnelle, l’État, les collectivités locales, notre sécurité sociale, notre fiscalité, nos codes et nos règlements, nos institutions, tout cela s’est peu à peu engourdi, sédimenté sous le poids des habitudes, et est donc devenu à la fois trop lourd et inefficace.

Tant que le réel ne reprendra pas sa place dans la vision des dirigeants, les efforts déployés demeureront vains, je le crains.

Et le réel ne pourra reprendre sa place tant que la politique du pays demeurera un théâtre où tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains de deux appareils de partis, avec un soutien populaire terriblement limité, et qui eux-mêmes sont déchirés en luttes internes.

Un jour viendra, je n’en doute pas et j’en forme le vœu, où tout cela apparaîtra en pleine lumière, où la vérité des choses et des gens s’imposera, permettant à des équipes courageuses de reconstruire ce qui doit l’être.

En attendant, il faut être au plus près possible des Français. Car ce sont eux qui souffrent de cet affaiblissement général de leur pays. C’est pourquoi l’engagement local est si important en ce début d’année.

C’est pourquoi j’ai choisi de m’investir de toutes mes forces auprès de mes compatriotes de Pau. Je suis persuadé que ce qui est pour l’instant bloqué au plan national peut être débloqué au niveau local, et là seulement. C’est là, au plus près du terrain, que la proximité, la présence, le sens du service et l’imagination peuvent changer les choses. C’est là, durant cette crise qui risque de durer et de s’aggraver, qu’on peut vraiment être utile.

C’est ainsi que l’année qui commence sera, je le souhaite pour chacune et chacun d’entre vous, heureuse, chaleureuse et lumineuse.

François Bayrou

PS : Vous avez été très nombreux à m’adresser des messages de soutien depuis l’accident (stupide il faut bien le dire) qui m’est arrivé. Vos encouragements m’ont beaucoup aidé. Aujourd’hui tout va mieux, grâce à l’équipe chirurgicale compétente et attentive de l’hôpital de Pau. Je suis sorti et le pronostic est favorable pour ma main. Votre présence amicale m’a fait chaud au cœur. La campagne à Pau reprendra dès lundi.

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En 2014, la vérité doit s'imposer (par F. BAYROU)

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