Les élus centristes de Caen qualifient d'irresponsable l'attitude des anti-Ikea. Parmi ces derniers, un des leurs, Rodolphe Thomas, maire d'Hérouville.

Au moment où il paraissait bien engagé, le projet d'implantation d'un magasin Ikea à Fleury-sur-Orne, connaît quelques coups de frein de la part de maires de l'agglomération Caen-la-Mer. En particulier de Rodolphe Thomas, le maire d'Hérouville-Saint-Clair. Ce qui a fait sortir de ses gonds Claude Leclère, son collègue de Fleury-sur-Orne, qui a révélé que le géant suédois pourrait aller voir ailleurs, à Alençon, par exemple (O.F de vendredi12 et de samedi13).

« Cette situation est regrettable et inquiétante, co-signent dans un communiqué les trois conseillers municipaux d'opposition de Caen, Sonia de la Provôté, Luc Duncombe et Gilles Tonani, du groupe la Voix du Centre. Ce projet était fortement soutenu par l'ancien président de Caen-la-Mer. Luc Duncombe avait su convaincre ses élus de l'important intérêt économique de cette implantation. Son investissement personnel auprès des décideurs d'Ikea avait permis de la convaincre en faveur de Caen...

C'est un projet de dimension régionale et au-delà... Nous avons besoin de ces nouveaux emplois créés par cette implantation, sachant qu'Ikea est prêt à mettre 115 millions d'euros pour l'aboutissement de ce projet... Il est irresponsable de la part de certains élus de s'opposer, pour des raisons politiques, ou de pré carré communal, à cette implantation qui créerait à terme plus de 1 500 emplois.

Pour mémoire, Ikea a affirmé, en mai 2007, qu'il créerait un véritable effet de levier sur l'économie locale en s'engageant, comme il le fait déjà ailleurs, à travailler de manière privilégiée avec tous les artisans-commerçants locaux, et d'assumer avec la région une filière de formation spécifique. Le projet de Caen est conçu comme un modèle sur le plan de la préservation de l'environnement.

Notre agglomération a besoin de cette dynamique commerciale qui bénéficiera aux commerces des centres-villes, dans une logique de complémentarité... Le candidat Philippe Duron le promettait. Aujourd'hui qu'il concentre tous les pouvoirs, il doit tenir sa parole... »

« Favorable mais perplexe »

Je n'ai jamais été opposé à la venue d'Ikea à Fleury-sur-Orne, réplique pour sa part Rodolphe Thomas, maire (MoDem) d'Hérouville-Sain-Clair. Par contre, les conditions non négociables imposées par Ikea sont en droit d'interpeller les élus.

Pourquoi créer un complexe commercial, comptant une nouvelle grande enseigne de l'alimentation, de 49 000 m2, alors que les deux autres Ikea de Rennes et de Rouen qui vont ouvrir ont une surface deux fois moins grande ? Le projet d'un Inter Ikea ne va-t-il pas cannibaliser l'ensemble de l'activité commerciale de l'agglomération et remettre en cause de nombreux emplois ?

Devons-nous rester les bras croisés et accepter la mort annoncée d'une partie des commerces du centre-ville de Caen, Mondeville 2, Hérouville... ? Comme l'a rappelé Philippe Duron, selon une étude, 400 000 millions d'euros de chiffre d'affaire commercial seraient nécessaires pour faire vivre l'ensemble des projets à venir, alors que les prévisions les plus optimistes en annoncent 200 000 millions.

Le projet Ikea, comme il existe à Rennes et Rouen, est acceptable mais le projet d'un Inter Ikea, de 50 000 m2 remettra inévitablement en cause l'équilibre commercial de l'agglomération. C'est le rôle des élus de garder un esprit communautaire et d'avoir le courage de dire certaines vérités même si elles peuvent déplaire », conclut Rodolphe Thomas.

Ouest-France

« Le projet Ikea divise la famille centriste (Ouest-France)

Le projet Ikea divise la famille centriste (Ouest-France)

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