Nicolas Joyau, adjoint au maire de Caen en charge du développement durable, détaille les projets vélo de Caen, en réponse aux critiques de l’opposition mais aussi aux inquiétudes de certains cyclistes. Ces derniers circulent difficilement en ce moment, notamment en raison des travaux du tramway.
L’opposition vous reproche d’avoir joué petit bras sur le chantier du tram. Vous auriez pu prévoir des pistes cyclables le long des rails et vous ne l'avez pas fait, disent les élus Citoyens à Caen. Que leur répondez-vous ?
La présidense de Caen-la-Mer a délégué à Tramcités la maîtrise d'ouvrage du chantier du tram. La précédente équipe aux affaires (celle dirigée par Philippe Duron, NDLR) a dit : le chantier se limite à la plate-forme du tram. Si on ne refait pas de façade à façade, on ne peut pas prévoir d'aménagmement vélo en parammèle des voies, il n'y a pas la place. Ce n'est donc pas notre choix, mais bien celui de l'équipe précédente ! Ceci étant dit, chaque fois que c'est possible, on a regardé ce qu'on pouvait faire : nous avons prévu une passerelle vélos pour franchir le périphérique au niveau du CHU par exemple.
Avez-vous prévu des pistes cyclables mieux sécurisées ?
Nous poursuivons notre politique de création d'un réseau cyclable continu et sécurisé. Il nous faut réhabiliter l'existant car c'est vrai que par endroits, les pistes cyclables sont endommagées, notamment à la Prairie. Et nous voulons aussi développer le réseau notamment sur les boulevards principaux et les entrées de ville. Boulevard Dunois, rue de Lébisey, boulevard Richemont, boulevard Jean-Moulin, boulevard Harris ou rue de Malon, nous allons créer des pistes cyclables d'ici la fin du mandat, avec le soutien financier de l'état.
Comment créer des jonctions plus claires entre elles ?
On souhaite créer un périphérique vélos, en s’appuyant pour partie sur le réseau existant. Il s’agirait d’une voie express circulaire avec une signalétique spécifique, des pistes sécurisées où les vélos seront prioritaires. À chaque croisement avec des pénétrantes, on trouvera des arceaux vélos, des plans, des noms de portes, mais aussi des stations de gonflage. Le premier tronçon pourrait être mis en test mi 2019.
Quels prolongements des pistes vers les villes voisines de Caen ?
La première phase, c’est l’entretien et le développement du réseau à Caen. Mais la création de voies cyclables à venir avenue de Rouen ou boulevard Harris visent à créer un réseau commun aux communes de l’agglomération. On étudie par exemple, avec l’État et la ville d’Hérouville, la faisabilité d’une passerelle à encorbellement au niveau du pont de la Pierre-Heuzé.
Un plan global est-il prévu pour tout mettre en cohérence, y compris avec les transports en commun ?
Déjà, les cyclistes pourront prendre le tram avec leur vélo, en dehors des heures de pointe. Il y aura des arceaux vélo à toutes les stations de tram. L’idée globale, c’est d’avoir des zones 30 km/heure dans les cœurs de quartiers, qui représentent 80 % des voix de Caen. Et par ailleurs des pistes cyclables sur les boulevards urbains, les liaisons Interquartiers.
Est-il prévu d’installer plus d’endroits sécurisés pour stationner les vélos en centre-ville ?
Nous déployons des arceaux à la demande : plus de 400 arceaux ont ainsi été installés depuis le début du mandat. Il existe aussi des arceaux protégés dans tous les parkings souterrains, assortis de station de gonflage. Dans le cadre du projet tram, nous avons aussi installer quatre vélos parc et observons comment les usagers se les approprient avant d’en créer d’autres. Des abris couverts existent aussi à la gare, à la bibliothèque, au stade nautique et place Courtonne. Nous développons enfin les stationnements pour les vélos-cargos.
Comment inciter les plus jeunes à utiliser le vélo ?
Nous allons installer des stationnements pour les vélos ainsi que pour les trottinettes dans toutes les écoles de la ville. À la Toussaint, six écoles des quartiers nord-ouest seront équipées.
Propos recueillis par Aurélie LEMAÎTRE - Ouest-France du 17 octobre 2018