En photo : Jean Lassalle et Philippe Lailler reçus par le directeur du Mémorial de Caen, Stéphane Grimaldi


28 Novembre 2013 > Réunion publique à la Discothèque Le Carré, 32 quai Vendreuve, Caen :

Début de la réunion à 20h45

Jean lit rapidement sa déclaration, explique sa démarche, et, contraint par le temps raccourci de la réunion (1h15), il pose ces deux questions pour lancer le débat :

  • Comment sentez-vous le pays aujourd’hui ?
  • Quels seraient les quelques points sur lesquels il faudrait agir, et pourquoi pas lancer un débat national ?

Hubert, retraité, 71 ans : « Je suis inquiet pour mon pays, et c’est pour cela que je me suis déplacé. J’ai l’impression qu’il y a un déclin/décadence à plusieurs niveaux. J’ai quand même une petite suggestion : seriez-vous prêt à porter un projet de loi pour que les politiques élus prêtent serment pour servir l’intérêt général ? »

Dominique : « Dans la vie, j’ai eu de la chance, j’ai bossé en tant que fonctionnaire, et je suis maintenant consultant juridique. Je défends les collectivités, mais je suis en colère, je me dis que l’on fout de l’argent public en l’air. Comment sont gérées les collectivités ? Le problème en France, c’est qu’on ne respecte pas les traités qui devraient nous obliger. Il faut une refondation du contrat social. »

Sylvianne, retraité, également élu à la mairie d’Hérouville : « ce qui m’inquiète vraiment, c’est l’incapacité du gouvernement à gérer les vrais problèmes : et il trouve des passerelles en s’occupant longuement par exemple du mariage pour tous. »

Dominique, retraité de la Banque De France : « Je suis breton et européen, et je suis inquiet. J’ai toujours été un partisan de l’UE, mais j’ai le sentiment que de plus en plus, l’UE ne nous fait plus rêver. Les directives européennes sont souvent l’occasion de difficultés supplémentaires. Or l’Europe était source d’espérance. J’aimerai avoir votre sentiment là-dessus. »

Sophie : « je vais trancher, je suis un peu optimiste, je suis prof à Herrouville en lycée. J’ai des jeunes très variés, très optimistes. Je crois qu’il y a beaucoup d’espoir à avoir. Moi ma question, c’est comment faire pour intégrer et faire participer plus les jeunes à la vie politique ? »

Christine : professeur au collège, maire adjointe à Hérrouville : « J’aimerais parler du monde agricole. Je trouve qu’on laisse actuellement totalement tomber nos agriculteurs. Il n’y a pas de politique sur le long terme, on navigue à vue. C’est un monde délaissé, voire même ignoré. Et c’est aussi nos campagnes qui sont en train de mourir. »

Philippe : jeune retraité, d’Hérouville. « Je voudrais revenir sur l’Ue, grand espoir au départ et au final Europe qui nous divise plus qu’elle nous rassemble. Les différences nous posent des problèmes de compétitivité, et cela nous éclate au visage. A construire une Europe sans savoir quel visage lui donner, il ne faut s’étonner lorsque l’opinion la rejette. »

Christophe : patron de la boite/bar : « j’aimerais revenir sur le monde du travail, j’ai 27 salariés entre mes différentes entreprises. Mes employés me disent qu'avec 1 500euros, ils survivent. J’aimerais donner plus, mais si je donne plus, je mets mon entreprise en danger, car je dois donner beaucoup trop à l’Etat. C’est nous qui créerons du travail, nous les PME. Il faudrait créer de la consommation, et donc de l’emploi. Et là L'UE n’a pas rempli sa mission : le contrôle des frontières à l’extérieur de l’UE. Cela éviterait d’avoir autant de marchandises. Les Fonctionnaires et l’administration sont dépassés. On n’arrive pas à avancer. Voilà mon sentiment. »

Odile : chargé d’une mission sur les évènement des 70ans du débarquement. « Je fais également une formation sur le coaching. Les gens sont vraiment intéressants. Je me rends compte que les gens sont très compétents, mais que c’est le système, les cadres qui existent et nous imprègnent qui limitent les hommes et les font être bien en dessus d’eux. Il est temps que le système explose, et qu’on construise un système plus humain. Il y a des réflexions qui grandissent là-dessus (Lola crassis, autre organisation dans les entreprises, entreprise comme un corps humain). Je ne sais pas s’il faut pleurer sur un système qui meurt et qui cause autant de souffrance. »

Dominique, artiste peintre, thérapeute : « c’est un manque de justice, tout le monde a cette impression : impôt, travail, entreprise… les gens pense que la société est injuste, et ils ne savent pas leur place, et cela veut dire, restaurer la confiance chez le citoyen. »

Charles : « Les gens ont besoin de reconnaissance. Chacun doit voir sa place dans la société. L’émergence de site comme facebook, cela exprime le besoin de reconnaissance. Il exprime leur besoin et leur vie sur la toile car ils ont l’impression de ne pas pouvoir le faire dans la société. »

Un homme, Avocat sur Coutances : « je suis tout d’abord sensible à la démarche. J’aimerais revenir sur la réforme de la suppression des tribunaux. Il existe de véritables déserts judiciaires dans le sud manche. Un secrétaire d’Etat est venu pour vérifier que la réforme avait porté ses fruits. Or il est venu en hélico, comment peut-il se rendre compte de la réalité territoriale ? Un homme, sans permis pour ivresse au volant, doit être jugé à 8h30 à Avranches, qui est parfois à 2h de chez lui, comment peut-il y venir ? »

Jean fait un tour des questions déjà posées, donne son opinion et l’expertise qu’il a déjà accumulé. Puis, pour poursuivre la réunion, il invite celle et ceux qui le veulent à poursuivre lors d'un dîner.

Fin de la réunion publique à 22h20




29 Novembre 2013 > Visite du Mémorial de Caen : 16h-19h

Nous sommes reçus par M le Directeur Général du Mémorial, M Stéphane Grimaldi.

La première salle exprime le traumatisme de 1914 qui causa près de 10 millions de mort. Cette salle explique l’échec des différents traités des années 1920, l’obstination française, puis Munich et le réarmement allemand. M Grimaldi : « Nous avons une pièce qui laisse penser par la douce pente circulaire que c’était inéluctable. Or les architectes de l’époque nous ont planté un véritable couteau dans le dos. Nous combattons ce ressenti. Aucune guerre n’est inéluctable ! Si les démocrates français et anglais avaient eu des couilles, on aurait pu éviter la guerre ! »

Il exprime la difficulté de s’adapter au tout public. Le mémorial comptabilise 400 000 visiteurs par an, pour moitié des enfants. La question de la compréhension du contenu est cruciale. « L’histoire est en perpétuelle mouvement », nous dit Monsieur Grimaldi. Il évoque la reconstruction du récit historique, avec l’exemple de Churchill et de son rôle occulté pendant des années par l’historiographie russe, ou la mise sous silence de la Shoah jusque dans les années 1970, ou bien encore de la collaboration. Il évoque d’ailleurs la notable baisse de niveau en géographie des élèves et des jeunes visitant le musée : « nous sommes obligés de remettre des cartes pour que les jeunes localisent la Pologne, la République Tchèque. Il faut rééduquer ici les jeunes. C’est en plus compliqué de faire comprendre l’effondrement d’une des premières puissances mondiales en 1940 en l’espace de deux semaines. »

Nous ferons la visite en quasiment 3h, profitant des explications de M Grimaldi. Après cet accueil chaleureux et très instructif, Jean, Edgar et moi-même, reprenons la Marche.

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