Jean-Louis Borloo a souhaité un rapprochement avec le MoDem. Quelles conséquences pour le centre-droit caennais aux prochaines municipales ? Aucune selon les différents intéressés.
« Que la grande famille centriste se retrouve de nouveau, il n'y a rien de plus naturel. Localement, l'objectif commun est de battre Philippe Duron et cela doit être plus fort que tout. » A première vue, l'appel de Jean-Louis Borloo (UDI) et François Bayrou (MoDem) à se rapprocher est bien accueilli par tout le centre et la droite caennais.
« On appelle ce rassemblement du centre de tous nos voeux, explique ainsi Sonia de la Provôté. La conseillère général UDI est la première à s'être lancée dans la bataille des municipales. Même si le ticket d'origine était plus envisagé avec l'UMP Joël Bruneau, elle assure aujourd'hui que Philippe Lailler (MoDem) « a toujours été une des composantes, comme la société civile ». Elle assure qu'elle n'a pas attendu l'appel de Jean-Louis Borloo pour discuter avec le MoDem. « Heureusement, on se voit, on discute, on échange. L'essentiel est d'abord le projet mais l'union semble plus facile à faire entre l'UDI et le MoDem, qu'entre l'aile dure et l'aile plus souple de l'UMP ou encore plus à gauche. »
« D'abord les habitants »
Du côté du MoDem, Philippe Lailler, le président départemental et également candidat avec l'association Caen de toutes nos forces, assure ne pas changer de cap. « Il y a un objectif commun : battre Philippe Duron et pour cela, on doit tous se retrouver. » Pour autant, le président du MoDem ne croit guère à une liste commune dès le 1er tour. « On doit d'abord se retrouver sur le projet. S'il y a accord avant, tant mieux mais je me connais. Aujourd'hui, on fait tous des efforts pour ne pas hypothéquer l'avenir, on a une chance historique de récupérer cette ville et c'est d'abord ça qui importe. » Un discours relayé de l'autre côté du périphérique par le maire d'Hérouville, Rodolphe Thomas, qui parle de l'élaboration d'un « projet d'agglomération. »
Ce rapprochement des centres, l'UMP Joël Bruneau, qui a obtenu l'investiture de son parti, s'en félicite. « J'ai dès le début posé ma candidature sous le signe du renouvellement et du rassemblement avec toutes les sensibilités de la droite et du centre. »Il tempère sur le calendrier. « Il est bien naturel que chacune des sensibilités se fasse entendre. Il faut laisser un peu de temps. »Mais assure que l'union restera solide. « En aucun cas la droite ne sera divisée comme la dernière fois. »
Ce rapprochement national des centres viendra-t-il contredire le ticket initial, (de la Provôté à la mairie, Bruneau à l'agglo), et cela va-t-il renforcer les envies de Rodolphe Thomas sur l'agglo et de Philippe Lailler de jouer un rôle majeur ? Tout le monde aujourd'hui botte en touche et affirme que « le temps est au projet », ce sont « les Caennais qui comptent le plus », les « egos n'entreront pas en considération », « l'élection est encore loin », voire que « à gauche aussi, ce n'est pas brillant. »Dans quelques semaines toutefois, il faudra bien mettre des noms sur les listes.
Jean-Luc LOURY et Pascal SIMON.
Journal Ouest-France du mercredi 11 septembre 2013
Edition : Caen