On croyait le MoDem mal en point. C'est, au contraire, un parti serein que l'on a retrouvé à l'université d'été de Giens autour d'un chef confiant.
Pas encore candidat, mais déjà en campagne. François Bayrou vient de réussir sa rentrée politique sur un mode rassembleur, réfléchi et confiant qui tranche avec les universités d'été d'autres formations, l'UMP et l'Ares (Borloo) en particulier. Le choc moral des échecs électoraux semble effacé : « Les mauvais jours finiront. »
Ils finiront, selon lui, pour le MoDem à qui il prédit un bel avenir, « parce que nous avons refusé toutes les compromissions et toutes les soumissions ». Et parce qu'on ne pourra pas relever le pays en opposant une moitié de la France à l'autre : « Lorsqu'on est en temps de guerre, on fait des majorités de guerre. » Un sondage TNS-Sofres pour Canal + va dans son sens : 44 % des Français ne se retrouvent pas dans l'affrontement gauche-droite.
Et ils finiront, pour le pays, à travers la mise en oeuvre de son « agenda 2020 » articulé sur trois thèmes. Pour François Bayrou, nos difficultés viennent de ce que l'on a négligé les conditions (fiscalité, droit du travail, dialogue social) pour « produire en France ». Il en découle un commerce extérieur désastreux, un manque à gagner fiscal, du chômage...
Deuxièmement, instruire. L'ex-ministre de l'Éducation veut stopper la régression scolaire et « redonner à chaque niveau scolaire sa mission ». Mais à moyens constants. Et toc pour François Hollande.
Troisièmement, « construire une démocratie ». Ce qui signifie « le droit du peuple à comprendre » les décisions. Le droit à une représentation juste à l'Assemblée. Le droit enfin à un régime irréprochable : « On prétendait que les voyous étaient dans les cités et qu'on allait les nettoyer au Kärcher. On découvre qu'en réalité les voyous, les truands, les trafiquants, on les a installés au coeur de l'État. » Et toc pour la droite. Les « Bayrou président ! » fusent.
M. U.